La vérité gênante à propos de la dépendance et de ses effets fatals est souvent négligée voire ignorée. Ce détachement évite une prise de conscience mais offre la victoire à la dépendance. Cependant, faire face à la vérité est la première étape du rétablissement.
Nous pensons que, pour être bien comprise, la dépendance doit être considérée comme une relation dévorante avec une substance ou un comportement, induite par des envies plus ou moins inconscientes de changer ses sentiments, perceptions et ses expériences. Cette relation s’alimente ensuite d’elle-même et produit une série de conséquences dommageables pour l’esprit, le corps et l’âme.
La dépendance touche des millions de personnes de tous milieux sociaux, ethniques et culturels. Si les personnes de milieux socialement désavantagés sont considérées comme présentant un risque de dépendance plus élevé, l’avantage social ne garantit pas l’immunité. Les personnes de tous les milieux ou contextes sociaux méritent une aide de haute qualité. L’absence d’aide adéquate peut avoir des conséquences dévastatrices, indépendamment du niveau socio-économique.
Nous pensons que la dépendance résulte d’une tentative individuelle de guérir mais qu’en choisissant les mauvais moyens, elle produit en fait un effet contraire destructeur.
Les dépendances se substituent souvent l’une à l’autre, il est donc important de s’intéresser davantage à ce qu’elles ont en commun qu’à leurs différences apparentes. Bien que partageant des caractéristiques largement communes, les addictions revêtent un grand nombre d’aspects souvent combinés comme:
Le modèle addictif a été appliqué plus récemment à d’autres comportements altérant l’humeur lorsqu’ils deviennent dangereusement compulsifs, les achats, particulièrement ceux effectués en ligne, l’exercice physique et bien d’autres encore. Les critères diagnostics de la dépendance doivent inclure ces dépendances dites "sans drogues" ou comportementales.
Le mode de vie d’une personne fournit souvent un signal de vulnérabilité accrue à la dépendance. Certains signes évidents trahissent une intensification d’un des comportements cités précédemment, en réaction à une situation actuelle ou passée de la vie. Cette situation peut se solder par une crise poussant la personne à chercher de l’aide. Intervenons donc de manière préventive plutôt que d’attendre que la dépendance se soit installée.
Une situation de dépendance peut se coupler à des troubles du comportement alimentaire, définis par une relation problématique entre l’individu et la nourriture entraînant une détresse importante voire des dommages physiques et mentaux (le cas de l’anorexie mentale restant à part).
Bien évidemment, nous savons tous que la nourriture est essentielle à chaque individu. Elle est liée à la survie primaire, laissant de côté la santé et le bien-être.
Comme pour d’autres comportements « normaux », certaines personnes développent une relation avec la nourriture ou le fait de manger qui n’est pas vraiment pour eux liée au fait de prendre des nutriments. Bien souvent, la nourriture consommée ne comprend quasiment pas de nutriments à proprement parler. Ou la façon de consommer suggère rarement une considération pour ses apports. C’est à propos de bien autre chose.
Une relation addictive avec la nourriture tombe dans le domaine des comportements altérant l’humeur, car la nourriture ou sa quantité ont un effet sur la manière dont la personne se sent mentalement, émotionnellement et physiquement. Comme avec les autres substances, la nourriture ou un comportement lié à sa consommation (ou non-consommation) peuvent être utilisés pour réguler son humeur.
La nourriture, manger, se nourrir peuvent être utilisés afin d’obtenir les effets désirés suivant : soulagement, réconfort ou à l’inverse un regain d’énergie, voire même un pic d’adrénaline. Cela peut être un moyen de faire face à sa vie.
Les troubles du comportement alimentaire se regroupent dans l’ensemble dans les catégories suivantes :
La récompense neurochimique fournie par certains aliments, comportements de nutrition ou une combinaison des deux, aide à démarrer la relation qui peut, comme pour les autres comportements addictifs, finalement devenir autonome dans son fonctionnement avec son lot de conséquences dévastatrices.
Bien des états émotionnels et comportements associés communs aux autres addictions se retrouvent dans ceux impliquant la nourriture ou l’acte de nutrition : obsession, secret, lutte pour le contrôle, restriction des centres d’intérêt, honte, culpabilité et même de la haine envers soi-même.
Être incapable de s’impliquer comme on le voudrait dans la relation, ou de s’engager dans certaines de ses formes peut produire une sorte de syndrome de sevrage pouvant être très violent.
Un élément important du cercle vicieux est l’effet que la nourriture a sur l’apparence physique et le poids de la personne. Ceci impacte par la suite l’identité ainsi que l’estime de soi de cette dernière. Par exemple, quelqu’un mangeant excessivement (bien plus que nécessaire) pourrait présenter une surcharge pondérale significative.
Cela pourrait faire que ces personnes se sentent mal de plusieurs manières : la perte de contrôle, la dégradation de la condition physique et le changement d’apparence corporelle. Ces effets peuvent être d’autant plus important dans un monde obsédé par la minceur et les régimes qui prolifèrent pour atteindre ce but.
La réponse devenue automatique au mal-être est de se tourner vers la nourriture en général ou vers un comportement alimentaire en particulier pour se sentir mieux. Comme dans toutes les dépendances, ce n’est qu’un « bénéfice » à court-terme. La répétition étant la base de l’habitude, elle guide la réponse.
Evidemment, nous ne pouvons pas conseiller aux personnes présentant des troubles du comportement alimentaire de se priver de nourriture. Ce que nous pouvons faire c’est les aider à comprendre et changer leur relation à la nourriture ou aux comportements alimentaires.
Nous pouvons les aider à se sevrer du comportement addictif en les amenant à identifier ce qui pourra les aider à évoluer vers une relation saine à la nourriture et à l’acte de nutrition.
Nous pouvons les aider à expérimenter les émotions qui émergent, là où elles avaient été « contrôlées » par le comportement auparavant.
Le renforcement de l’auto-efficacité grâce au reflet des changements accomplis, même s’ils paraissent menus, encourage et motive la personne à continuer sur le chemin du rétablissement.
Les relations familiales sont inévitablement perturbées et souvent guidées par la dépendance. La nature dévorante de la dépendance se révèle dans la manière dont elle affecte les familles tant au niveau individuel que dans leur globalité.
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